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jeudi 2 décembre 2010

"Voyage à Tokyo" (1953) de Yasujiro Ozu, avec Chishu Ryu, Chieko Higashiyama et Setsuko Hara

Voilà un film dont la vision devrait être obligatoire dans toutes nos écoles. On y redécouvrirait qu'il n'est nul besoin de crimes crapuleux, de vengeance sanglante, de sexe débridé, de grand spectacle pyrotechnique et autres rebondissements à deux balles pour faire un grand film.
Chronique d'un évènement familial empreinte de douceur, qui souligne l'importance de la gentillesse, de la tendresse et du don lors de notre court passage ici-bas. Le tout avec une grande subtilité dans la direction d'acteurs, et un point de vue respectueux (distance de la caméra) et intime (position "tatami" de la caméra) sur les personnages.
Les plans d'extérieur court et presque abstraits ponctuent les séquences. Les seuls plans de nature pure (ciel tavelé de nuages, mer) sont ceux qui suivent des regards méditatifs du grand-père. Sinon, il y a toujours la présence d'un mur ou d'une cheminée d'usines dans le cadre.
Comme ce plan, où l'on voit de loin la grand-mère et le petit-fils avec un élégant raccord sur un plan rapproché sur elle lorsqu'elle s'agenouille au niveau du petit pour lui dire quelque chose de sa tristesse de savoir qu'elle ne le verra jamais adulte (ce que le petit ne comprend pas évidemment).
Très beau personnage de la belle-fille qui se défend d'être un être pur, mais qui est la seule enfant à avoir un cœur de chair.
Etranges gestes du grand-père avec son éventail, quand, de temps à autre, il se tapote les épaules ou le torse…
Superbe thème musical.

1 commentaire:

  1. Tout à fait d'accord avec ce que tu as écrit dans le 1er paragraphe!

    La simplicité avec laquelle les émotions sont traitées fait de ce film un petit chef-d'oeuvre.

    Bonne continuation à toi.

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