Nombre total de pages vues

dimanche 16 janvier 2011

"Achik Kerib" de Sergueï Paradjanov (1988) avec Yuri Mgoyan,Sofiko Chiaureli et Ramaz Chkhikvaze

Conte ésotérique sur la vibration.  
Comme tout artiste, Paradjanov propose SA vibration de communion. En cinéaste, il utilise images et sons pour nous emmener sur ses ondes.
Achik Kerib est un troubadour qui chante et joue du saz (sorte de luth).
Des personnages qui sont aveugles ou le deviennent : sensibles aux vibrations sonores.
Bande-son : vibrations de la musique, cliquetis des costumes, ruissellement des grains de riz, souffle dans des coquillages…
La vibration du poète qui fume… Le souffle de son inspiration est contrarié par la vibration de puissance sexuelle du sultan-guerrier Nadir-Pacha.
A la fin, Paradjanov rend hommage à son ami Tarkovski et l'on entend un cloche qui tinte (Roublev ?)

Voici ce que je lis, après visionnage, dans le livre de Patrick Cazals sur l'enchanteur Paradjanov : "Mais c'est bien sûr à l'idée force du théâtre Kabuki que Paradjanov se réfère dans ses films orientaux, à ce même théâtre qui avait révélé à Eisenstein les ressources du montage avant qu'il ne les découvrit dans ses films : "Dans le Kabuki", notait Eisenstein dans "Le théâtre japonais" (…) sons, mouvements, espaces, voix, n'accompagnent pas les acteurs japonais, ne fonctionnent même pas parallèlement, mais sont traités comme des éléments équivalents (…) Au Kabuki, on se souvient involontairement du roman d'un écrivain américain dont le héros a subi l'échange des nerfs de l'ouïe et de ceux de la vue, de sorte qu'il concevait les ondulations de la lumière comme sons et les vibrations de l'air comme couleurs, c'est-à-dire qu'il entendait la lumière et voyait le son".

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire