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lundi 26 février 2024

« La maman et la putain » de Jean Eustache (1973) avec Jean-Pierre Léaud, Françoise Lebrun et Bernadette Lafont

(Ces notes datent de 1988)

On est en plein au début des années 1970…


A nouveau Jean-Pierre Léaud a un rôle en or. Ici, il est parfait de naturel en Alexandre.

Bernadette Lafont, très belle, joue bien son rôle.


Le film, très long, est parfois un peu insistant, comme dans ces plans fixes où Marie (Bernadette Lafont) écoute de la musique.


Mais il offre des moments de réels plaisirs cinématographiques.

En particulier à chaque fois qu’au hasard d'une rencontre avec un des glandus du coin, Alexandre se révèle bête et ridicule. 

Humour à la limite du grinçant… Chaque paumé semble à la fois bête et victime innocente (de quoi ? de son temps ?). Donc on rit du décalage entre le ton (sérieux) et le fond (ridicule). Mais parfois, on rit très jaune, comme lorsqu’Alexandre apprend dans le journal qu’une de ses copines a tué quelqu’un (« Qu’est-ce qu’elle n’invente pas ! ») et rappelle le destin souvent tragique de ses fréquentations (suicides…).

Une grande lucidité de l’auteur, 

du fait peut-être du caractère auto-biographique de l’œuvre : il se met parfois en retrait par rapport à son film, d’où l’ironie dans et sur le film…

Le film repose sur les dialogues, la conversation et ses méandres. Il fourmille de bons mots, de « mots d’auteur ».

Avec l’extraordinaire scène de monologue à la fin : un plan fixe de face sur la tête de fouine bourrée de Françoise Lebrun. Génial de vérité, l’impression d’assister réellement à un déballage alcoolisé ; sidérant par la violence des propos et le langage crû sur la « baise », une sorte d’hymne de larmes amères à la gloire de la « fornication avec amour ».

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