Film choral ambitieux, sorte de "Winchester 73" dans le monde globalisé du nouveau siècle, où le fusil est le fil rouge "par accident".
Il y a un art virtuose du récit, à travers la (dé)construction complexe, en spirale, du scénariste Guillermo Arriaga, et la réalisation (montage, durée des plans, musique), qui créent un rapport au temps particulier avec des blocs-séquences de pur cinéma (un peu à la Kubrick).
Iñárritu alterne les séquences procédant "par touches" et "par plages".
L'esthétique est intense, nette, "sharp", un peu "pub", avec parfois un problème de point de vue, "utopique" (partout et nulle part).
Une des prouesses du film est de nous faire partager en 2h20 les drames intimes de quatre familles, à un moment critique où leurs destins se croisent.
Il y a une vraie efficacité d'écriture pour créer l'émotion.
scènes au début où l'on découvre les enfants dans leur foyer bourgeois américain : ils ne savent pas ce qui arrivé à leur mère, mais on vit le choc à travers leur nounou Amelia (qui sait), et les décors familiers, qui semblent chargés d'accablement.
Le réalisateur joue avec le rapport à la souffrance : parfois il semble s'éloigner (par pudeur ?), mais ensuite il n'hésite pas à nous la faire partager (Susan se fait coudre l'épaule à chaud par le vétérinaire du village marocain, la nounou mexicaine marche dans le désert avec les deux gosses…).
Le réalisateur joue avec le rapport à la souffrance : parfois il semble s'éloigner (par pudeur ?), mais ensuite il n'hésite pas à nous la faire partager (Susan se fait coudre l'épaule à chaud par le vétérinaire du village marocain, la nounou mexicaine marche dans le désert avec les deux gosses…).
Les scènes de la virée mexicaine des enfants Jones, lors de la fête du mariage, sont les bienvenues, nous permettant de souffler.
Une de mes scènes de boîtes préférées: techno efficace (Fat Boy Slim rebooste Earth Wind & Fire) et stroboscope de rigueur, avec cette trouvaille magnifique de nous la faire vivre de temps en temps à travers les yeux de Chieko, la jeune japonaise sourde-muette.
J'adore aussi ce choix d'un personnage sourd-muet, riche en possibilités cinématographiques.
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