Film où tout est au service du scénario, de l'histoire.
Les scènes de présentation du héros principal, Chuck Yeager (Sam Shepard), commencent de manière classique : dans le bar de la base poussiéreuse de l'Air Force, son acceptation du défi de pousser le X-1 à Mach 1, puis (ci-contre) son jeu de séduction avec une certaine Glennis (Barbara Hershey)… qui s'avère être Mme Yeager. Suit leur chevauchée-poursuite qui finit également de manière surprenante : Chuck se prend un branche et chute.
Résultat : le héros de guerre s'engage blessé (côtes cassées) dans son aventure risquée contre le mur du son. C'est un vrai héros. On est ici dans le mythe, le "bigger than life" (de manière parfois un peu appuyée, notamment avec la musique ronflante de Bill Conti). On atteint même le mystique avec ces héros : images un peu irréelles quand Chuck franchit le mur du son.
Ces personnages veulent "get to the top of the pyramid", comme le dit le journaliste frustré de ne pouvoir ébruiter la nouvelle de l'exploit de Chuck, et comme le dit aussi Gordon Cooper (Dennis Quaid), un autre "as du manche" en quête d'exploit.
Kaufman (qui adapte ici un roman de Tom Wolfe) semble avoir une vraie admiration pour ses héros. Il les met en valeur avec des personnages "repoussoirs" : les journalistes (impuissants et défaitistes), les gradés de l'armée (intéressés, peu généreux), les pseudo-combattants pubards de Park Avenue (selon la femme de Gordon), les politiciens américains (ridicules). Ceux-ci organisent des projections de films devant Lyndon Johnson où ils présentent leurs idées pour des candidats à la conquête spatiale : des cascadeurs, des acrobates, des gens du cirque, un casting pour un film.
"They love the guy" dit quelqu'un en évoquant le succès de John Glen auprès du public. I love Ed Harris qui l'interprète.
Scène bien écrite : la confrontation entre les 7 pilotes du programme Mercury dans les vestiaires alors que les journalistes sont retenus pas loin. Il y a "le prêtre" John Glen, le libertaire Alan Shepard, le nationaliste (?) et le pragmatique Gus (Fred Ward) : "The problem is not the pussies, it's the monkeys".
Et la scène d'après (ci-dessus), où les pilotes se confrontent aux scientifiques : "No bucks, no Buck Rogers"
La réalisation est parfois un peu lourdaude :
- tous les passages avec la nurse (ci-contre) dans la séquence des tests, volontairement (et indûment) kitschs
- la scène où Alan Shepard (Scott Glenn), sanglé pour un départ imminent de la fusée, a une forte envie de pisser qui donne lieu à une succession de jets d'eau, de liquide, de chasse d'eau, de verre d'eau etc…
- la danseuse à l'éventail de plumes "icaresques" vers la fin…
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