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samedi 27 novembre 2010

"Once upon a time in America" de Sergio Leone (1984), avec Robert de Niro, James Woods, Elizabeth McGovern

Le film commence par la fin de quelque chose.
La délicatesse dans le décor extérieur (les rues de Brooklyn, où des sortes de guirlandes de papier volent au vent et relient les éléments entre eux), est en résonance avec la musique mélancolique (une musique "de fin") d'Ennio Morricone (Leone passait sa musique sur le plateau).
La fin d'un héros égoïste qui a tout raté. La dépression d'un vieux loser, qui se voulait héros du rêve américain.
Le début d'un voyage ("Fatalist Extrême" ?) dans la psyché d'un homme. Avec une notion du temps qui est "autre" : souvent des plans séquences, larges, avec un personnage qui est pressé et l'autre qui est lent.
Le début, dans la fumerie d'opium, donne le ton : tous les personnages ont l'air d'avoir fumé, parlent en énigme, ont l'air perdu.
Magnifique "yeux à yeux" où l'on entre vraiment en phase avec lui. Scène du retour dans son enfance. Le cadre du voyeur amoureux, le cinéma, la vie, après 37 minutes d'introduction déprimée. L'adolescence, le moment où les choix se font. Brooklyn, le loser, le héros mimétique. Le héros de western, le gangster.
Le scénario est hallucinant dans sa manière d'amener les infos.
"Noodles" (de Niro), viole Deborah, entraîné par le désir mimétique de son copain Max, avec qui forme un couple de jumeaux à tendances "homos", désir de "toujours plus", alors qu'il est impuissant. "Crazy". Il pète un plomb. Il s'allie avec elle (triangle du désir mimétique),  à sa demande, avec l'escalade de la violence, le vortex mortifère, suicidaire.
Elle : la scène où elle parle avec le maquillage sur le visage.
Lui : à la fin, son rival mimétique, qui l'a abusé, lui dit : "Tue-moi. Je t'aime. Je t'ai tout pris : ta vie, ton amour. Tue-moi." De Niro ne rentre pas dans son jeu. Il le laisse se suicider.
Leone avait tout dans la tête, surtout au plan de la mise en scène, et il y allait à fond. Pour le scénario, il savait où il voulait aller, mais il ne savait pas comment (approfondir un personnage, inventer un dialogue etc…). Il était conscient de ses limites et il a eu recours à de l'aide extérieure.

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