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mercredi 5 janvier 2011

"Casino" de Martin Scorsese (1995) avec Robert de Niro, Sharon Stone, Joe Pesci et James Wood

Las Vegas, ville-mirage dont les victimes peuvent finir enterrées vivantes dans les trous du désert environnant. La mise en scène de Scorsese nous embarque dans le véhicule de la vie artificielle de cette ville-mensonge : l'argent, et sa circulation frénétique. On est comme dans le tambour d'une machine à laver, ou plutôt comme dans une boule de flipper.
Lorsqu'il fait sa demande en mariage, Ace (de Niro) est touchant : il veut établir une relation mature avec cette poule de luxe qui lui dit ne pas être amoureuse de lui. Mais pourquoi est-il tombé amoureux d'elle ? Revenons à la scène du coup de foudre, où Ace, patron du casino, arrive pour appréhender Ginger à la table de jeu où elle opère ; ralenti lorsqu'elle jette en l'air les jetons de son gogo plumé, avec une désinvolture, un défi à l'ordre qui charment "l'as du contrôle" et du sauvetage des apparences.  Les pôles contraires s'attirent. Il est stable, elle est déséquilibrée. Le truc de Ace, c'est de laisser le moins de chance au hasard et à la triche. Or Ginger vole les jetons et les balance ensuite par poignées.
Scorsese lui, tient un peu des deux : sa mise en scène ne laisse rien au hasard, mais il n'hésite pas à tricher, comme dans le premier plan qui donne un caractère tragique au film : de Niro met le contact, sa voiture explose, et l'on voit son corps gicler en l'air (je ne sais plus si on le voit en corps "réel", mais en tous cas "dessiné")…
Finalement, à la fin, Ace survit à cet univers disparu, et continue à faire ce pourquoi il est fait. Est-ce la morale personnelle de Scorsese, à Hollywood ?

Qu'est-ce que je peux retenir, apprendre ? Je ne sais pas, il y a trop de choses…
Les débullages progressifs de la caméra, au fur et à mesure des plans de la scène où Ace embrasse, câline, recouvre sa femme qui gémit, complètement défoncée à l'alcool et aux médocs (et à la coke ?). J'avais déjà remarqué que c'est une technique efficace dans les scènes d'intimité : elle nous oblige à pencher un peu la tête de côté, pour "aller dessous" avec les comédiens…
A part ça, l'édition DVD de TF1 prouve encore que ces entrepreneurs du BTP transforment en plastique de matière pulvérulente tout ce qu'ils touchent : j'ai rarement vu un DVD d'une si piètre qualité, qui rend si peu hommage à un film étincelant dans chaque détail.

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