On est dans le film-cerveau du dingue passionné et fascinant qu'est l'autodidacte sauvage Herzog.
Une direction d'acteurs hypnotique dans des tableaux léchés, un décor naturel grandiose et étrange (montagnes enneigées, nimbées de brouillard), une esthétique ample et sensuelle, une approche poétique plus que dramatique, des visions inouïes.Impression d'irréalité recherchée. Même le jeu des comédiens : ils sont là sans être complètement présents, et semblent tous ailleurs, dans des visions ou des pensées qui nous sont étrangères. Ce qu'il disent aussi participe de cette étrangeté. Le décalage avec la "réalité" est est plus lynchien que bressonien. Avec Bresson, on reste "collé" à la réalité. Ici, on part dans je ne sais quelle élucubration cérébrale.
Je ne comprends pas (en cours de vision) la signification du verre-rubis etc… Ça me fait penser au plomb fondu dans Andreï Roublev…
La quête du Graal du Maître faustien de l'usine de verre, à la recherche du secret de la vie, d'une alchimie de la fusion…
Sa quête est aussi mortifère que les prophéties de Hias, le berger-oracle, sont apocalyptiques et qu'est folle et déprimée la "réalité" au présent du village bavarois.
(Je lirai ensuite que tous les interprètes ont été hypnotisés durant les prises par Herzog lui-même ! Tous sauf Josef Bierbichler, qui joue le vacher "extra-lucide" .)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire