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dimanche 25 mars 2012

"The Honeymoon killers" de Leonard Kastle (1969) avec Shirley Stoler, Tony Lo Bianco,

"You're killing me !" dit Mrs Beck (Dorta Duckworth) à sa fille Martha (Shirley Stoler) qui décide de la quitter, elle et sa vie d'alcoolique dépressive.
Puis la mère abusive va à sa fenêtre et hurle : "Goddamn you ! Goddamn you ! I hope you end like this ! I hope someone does this to YOU !"

Dans la série des films sur les pervers (cf posts précédents), "The Honeymoon killers" est un météorite cinématographique incroyablement moderne. 

Le scénario est basé sur l'histoire vraie d'un couple de tueurs en série aux Etats-unis, qui assassina plus d'une vingtaine de femmes entre 1947 et 1949.

La direction du film devait être initialement confiée au tout jeune Martin Scorsese (24 ans). Mais il fut remplacé au bout d'une semaine, pour divergences artistiques avec la production (trop "à l'arrache" pour le maniérisme léché du génie italo-américain). 
C'est finalement à Leonard Kastle, le scénariste, dont c'était le premier scénario (il était compositeur


et auteur de livrets d'opéras), qu'est proposée la direction du film.
"Honeymoon Killers" sera son seul et unique film.

Kastle n'arrivera pas à monter son projet suivant : en gros, l'histoire du "Grand Bleu" de Luc Besson (!).

Utilisation étrange d'extraits de plusieurs symphonies de Mahler…

Côté un peu punk :
- very low-budget (150 000 $) ;
- le noir et blanc alterne texture poisseuse (grain du film) et cotonneuse (quand la lumière blanche est diffusée) ;
- une des victimes du couple chante l'hymne américain dans son bain, pendant que son fiancé Ray (Tony Lo Bianco) et sa "sœur" (Martha) fouillent ses affaires et comptent l'argent qu'elle a dans son sac… 
Puis la mise en scène fait monter la tension : Ray ferme la porte de la chambre avec une gestuelle de prédateur. Il se retrouve dans l'obscurité, avec Martha. Deux ombres, alors qu'en off, la fiancée entonne "Glory, glory, alleluia !"
- aucun personnage positif, ce qui est dérangeant…

… Pourtant, il y a une scène où Kastle a vraisemblablement voulu que le spectateur puisse entrer en empathie avec ses personnages : c'est quand Martha se noie. 
On est avec elle sous l'eau, la musique est très forte, on réentend en off les imprécations de sa mère… 
Quant à Ray, il va montrer son attachement à Martha en la sauvant, et en la couvrant de baisers et de mots d'amour tendre.…
… sous les yeux de la "fiancée", qui découvre ainsi la réelle nature de la relation entre Ray et sa pseudo "sœur".

La proie finit par se faire tuer. Martha retire la croix-pendentif de son cadavre encore chaud. Excité par leur meurtre, Ray se déshabille. La scène, sans aucun son, est glaçante.

Une des victimes habite "Hassatanic Street" !

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