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mardi 18 janvier 2011

"Magnolia" de Paul Thomas Anderson (1999) avec John C. Reilly, Tom Cruise, Julianne Moore, Jason Robard, William H. Macy et Philip Seymour Hoffman

Encore un film choral, qui s'impose comme ambitieux et brillant… et qui l'est. 

Ambitieux : j'avoue parfois avoir eu l'impression de ne pas saisir le sens du film, ça ne me gêne pas, au contraire…
"We may be through with the past, but the past is never through with us."

Brillant : Certaines séquences du début sont extrêmement rapides, parfois trop pour moi, j'ai du mal à suivre. L'introduction sur les "légendes urbaines" de coïncidences incroyables et malheureuses (ci-contre), ça va. Mais après la séquence initiale au Maroc, les scènes de présentation des personnages… j'ai du mal à intégrer les infos. Et j'ai besoin de temps pour faire connaissance. 
Heureusement, Paul Thomas Anderson sait ensuite prendre le temps qu'il faut avec chaque personnage.

Le flic Jim, joué par John C. Reilly (ci-contre, parfait), est pour moi le personnage principal. On finit d'ailleurs sur lui, son histoire. (J'ai adoré le dernier plan, le regard caméra de celle qu'il aime (Melora Walters), souriant pour la première fois). Comme tous les personnages, il est en crise existentielle, mais c'est le plus humble de tous. C'est un bon gars, attachant. Que faire de sa vie ? se demande-t-il. "Do good. Not hurt anyone else."
A l'opposé, le plus gonflé des personnages de ce film gonflé, est mon préféré au plan jubilatoire : le magnifique Franck, le gourou macho dont les mantras sont "Respect the cock""Seduce and destroy". Le rôle de sa carrière, pour Tom Cruise (même si le Scientologue est mauvais dans les scènes "dramatiques", au chevet de Jason Robards).

La scène où Donny se fait virer est magnifiquement jouée, notamment par William H. Macy (ci-contre).

C'est du cinéma. "Enter the movie dimension." D'un réalisateur cinéphile qui veut faire un film-culte. C'est complexe, puissant, intense, inattendu. Ça brasse le mythique et l'existentiel, le moral et le religieux, dans une forme spectaculaire et léchée (caméra virtuose, souvent aérienne et douce). 
Et c'est efficace puisqu'il arrive sans problème à me faire plonger dans des scènes comme celle où tous les personnages se mettent à chanter un bout de la chanson d'Aimée Mann, ou la pluie de grenouilles…

Ou est-ce une blague de potache d'école de cinéma ? Un petit génie enthousiaste défiant l'expression courante : "Tu le verrais dans un film, tu n'y croirais pas" ?
En tous cas, il est arrivé à me faire passer des vessies de grenouilles pour des lanternes magiques.


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