Film brillant, où le génie maîtrisé de Polanski s'exprime avec liberté, distance et malice.
Humour et cruauté : Polanski n'épargne pas ses personnages.
Au début, "Dicckie" (Lionel Stander), le gangster en cavale qui débarque dans le manoir, apparaît fatigué, décoiffé, embarrassé : du sable dans les souliers, le bras en écharpe, il n'est pas à l'aise physiquement. Il se cogne au plafond de la remise d'où il épie le drôle de couple qui habite là : l'anglais George (Donald Pleasence) et la française Teresa (Françoise Dorléac).
J'adore Donald Pleasence et me sens proche de son personnage d'écrivain raté : crâne d'œuf, myope, maladroit, petit (1m 64 !), agressif. A la fin de la scène où Teresa le travestit en fillette (ci-dessus), c'est un vrai personnage d'Edika !
Scène culte : superbe nuit américaine en noir et blanc, avec un filtre que Polanski utilise efficacement pour dissimuler les visages. La bande-son étrange contribue à créer une atmosphère d'un autre monde…
Comme dans ses autres films, Polanski a une singulière maîtrise du hors-champ comme élément dramatique, pour aiguiser la curiosité, créer le suspense.
(La copie de mon DVD donnait parfois une teinte légèrement violette à l'image. Ma foi, ça m'a plu !)
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