Bref…
Plus généralement, j'ai aimé que leur manière de communiquer n'ait rien à voir avec la nôtre : ils sont par exemple laconiques dans des circonstances où nous aurions insisté pour avoir des explications, des éclaircissements…
La première séquence - la chasse du tapir - révèle en concentré tout le talent de Gibson.
Dans cette séquence, comme dans le reste, Gibson nous offre du cinéma : tout est mouvement, constamment, sans agitation gratuite stupide. Car il
Ensuite, toujours dans cette séquence d’introduction, les chasseurs font manger les couilles du tapir à l'un d'entre eux, Émoussé, pour se moquer de son infertilité. Là aussi, cette scène est révélatrice de deux aspects du film que j’aime : le côté... couillu et enfantin. Tous ces gars sont impressionnants… déjà, rien que de courir pieds nus et à moitié à poil dans la jungle ! Mais ce côté viril ne concerne pas que les hommes : il y a le gamin stoïque lorsque sa mère insère des fourmis vivantes (ou leurs têtes uniquement ?) dans sa blessure ; ou elle, qui accouche debout alors que l’eau monte dans le puits où ils sont coincés…
Quant au côté enfantin, au-delà des taquineries bon enfant de ces villageois lors des premières séquences, c’est le fait que Mel Gibson n’a pas renoncé à proposer de vrais héros positifs. Purs.
Gibson sait créer une tension.
Par exemple, dans la scène où les chasseurs mangent en rigolant : Patte de Jaguar est le seul à avoir perçu quelque chose dans la jungle derrière lui… Finalement, ce seront des fuyards inoffensifs… Mais au début, avant et pendant le premier contact, il y a une forte tension.
La scène de l’attaque du village est l’une des plus impressionnantes scènes dans le genre… Elle est surtout très efficace car justement Gibson sait faire monter la tension. C’est l’aube, tout le monde dort dans le village ; un chien aboie et réveille Patte de Jaguar. La première fois que l'on voit les assaillants, ils sont vraiment effrayants avec leurs gueules, nez, dents noires, leur gestuelle lente, leurs tatouages, scarifications, piercings, leurs coiffures, parures…
Ensuite, la séquence où les villageois captifs sont emmenés, enchaînés par le cou, pour une destination inconnue, offre déjà tout ce qu’on demande à un film d’aventures : la progression difficile dans la jungle, les torrents, la montagne ;
Scènes marquantes
- avec la petite voyante « lépreuse » au regard étrange, seule survivante dans le village dévasté (par une épidémie ?) qu'ils traversent.
- la chute d'un arbre immense, qui manque d'écraser les prisonniers
- vision singulière des esclaves qui travaillent dans des mines de roche blanche…

La course-poursuite de la fin dans la forêt est fabuleuse. Patte de Jaguar va tout utiliser pour « neutraliser » ses poursuivants : serpent, panthère, chute d’eau, sables mouvants, nid de frelons, crapaud…
Gibson sait diriger ses acteurs.
Dans le making-off, on le voit régler les moindres détails de la mise en scène des combats. Quel travail !
La plupart des acteurs n’étaient pas des comédiens…
Et ils sont tous, même les seconds rôles, incroyablement justes. Seule la mère d’Émoussé en fait trop. C’est le seul petit défaut que je vois dans ce film.
Il y a une expression égyptienne pour qualifier le genre de plaisir qu’offre Apocalypto : « éch o gebna » (pain et fromage) ; autrement dit, on en a pour son argent.
Un film de facture classique. Un futur classique.
Magnifique…
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