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lundi 14 novembre 2011

"Dead Man Walking" de Tim Robbins (1995), avec Susan Sarandon et Sean Penn

Bon, j'ai été assez déçu en revoyant ce film, encore une variante sur les films de prison adaptés d'une autobiographie (cf posts précédents). Mais le point de vue est cette fois celui d'un intervenant extérieur, la sœur Helen Prejean, interprétée par Susan Sarandon. Et ici, pas d'évasion possible : le système carcéral américain semble avoir atteint un niveau de "perfection" sans faille. L'avocat le dit bien, la seule victoire possible est d'obtenir la "perpète", et les chances sont infinitésimales.
Cette chronique d'une exécution annoncée dans le couloir de la mort permet au trio de stars engagées (ci-dessous) Robbins/ 
Sarandon/Penn de faire un film sur la peine de mort.
A ce propos, "La Dernière Marche" reste un document effrayant sur le processus de mise à mort actuel aux Etats-Unis, avec cette séquence finale où l'on assiste à la mise en scène glaçante de l'injection léthale, devant un public "protégé" par une vitre.

Robbins se démène pour mettre en scène les face-à-face, souvent très chargés, de la nonne et du condamné, Matthew Poncelet (Sean Penn), ou de la nonne et des parents des jeunes victimes.
Je retiens en particulier, dans la première rencontre entre Helen et Matthew, au parloir, le jeu sur la profondeur de champ et la netteté du grillage qui les sépare. Robbins nous fait ainsi ressentir le mouvement de recul soudain, lorsque Helen prend conscience de ce qu'a fait l'homme qui est devant elle et qui l'a appelée à l'aide (viol et meurtre d'un jeune couple). Et Tim Robbins insère des plans brefs de la scène du meurtre nocturne, dans la forêt. Malheureusement ces plans récurrents -ne révélant pas au début du film les visages (avant qu'Helen ne
rencontre Matthew)- se révèleront des extraits de la scène réelle, et non de celle imaginée par la bonne sœur.
Cela fait partie des côtés un peu lourdingues du film, avec le prêtre qui cite la loi du talion, la musique de David Robbins (le frère du réalisateur), ou les efforts de Sean Penn pour trouver les larmes.
Et j'ai trouvé Susan Sarandon, et son personnage, très extérieure à tout. Si c'est fait exprès (elle a obtenu un Oscar pour le rôle), que l'on m'explique SVP.


Ceci dit, c'est une vraie gageure que de s'attaquer à un sujet pareil, remplis d'écueils, et le film s'en sort bien, porté par des idées vraies et belles.
Comme ces paroles d'Helen, à la fin, juste avant l'exécution, invitant Matthew à garder les yeux sur elle au moment du grand passage  : "I want that the last thing you see is a face of love". 
Et c'est finalement la distinction de ce film qui se termine malgré tout par une victoire singulière : la seule vraie victoire, celle de l'esprit d'amour.

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