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dimanche 5 février 2012

"Signs and wonders" de Jonathan Nossiter (2000), avec Stellan Skarsgård, Deborah Kara Unger, Charlotte Rampling


Marié à Katerine (Deborah Kara Unger) , père de famille, Alec (Stellan Skarsgård) régit sa vie et prend ses décisions en fonctions de signes, symboles et prémonitions qu’il croit voir partout. 

Importance de la musique, qui donne le ton étrange : un mix entre le sombre et le guilleret (un côté "joke", que l'on retrouve dans la manière dont est affublé Alec : costume jaune canari, ou sweat-shirt "University of…").
Le film révèle ainsi à juste titre le côté infantile de cet Américain (vivant à Athènes) qui ne sait jamais ce qu’il désire, en dépit de sa volonté de contrôler son destin. 
« Le destin est considéré comme substitut de l’instance parentale ; quand on connaît le malheur, cela signifie qu’on n’est plus aimé par cette puissance suprême et que, menacé par cette perte d’amour, on s’incline de nouveau devant la représentation parentale dans le surmoi, elle que dans le bonheur on prétendait négliger. Cela devient particulièrement net quand, en un sens strictement religieux, on ne reconnaît dans le destin que l’expression de la volonté divine. » (Freud, « Le malaise dans la culture »). 

Son manque d’autorité véritable a des conséquences d’autant plus dramatiques qu’en tant que père, il est le modèle mimétique de sa fille à qui il transmet sa pathologie (ils jouent ensemble aux augures en interprétant des passages du livre « Alice au pays des merveilles »).
Finalement, il devient le jouet d’un mécanisme mimétique, qui de catastrophes en catastrophes (adultère, divorce, errance), le mène à l’enfermement carcéral. 
Le film se termine sur le sacrifice de son rival -le nouveau mari de son ex-femme-, un suicide provoqué par sa fille. 

Le superstitieux et l'intuitif ont en commun une certaine naïveté.
Tous deux sont à la fois passif et actif.
Mais le superstitieux manque d’Amour.
Contrairement à l'intuitif, il a une approche mécaniste, non relationnelle. Il reste à ras du sol, crispé, seul, fermé à l'énergie d'amour. 
Le jeu de Stellan Skarsgård fait bien ressortir ces caractéristiques. 
Il a entre autre une manière de parler intéressante, dans l'intime : il parle bas, comme à lui-même.

Charlotte Rampling fait l'amour exactement comme dans une scène sulfureuse de "Portier de nuit" (de Liliana Cavani).

A sign of what, Mr Nossiter ?
Whatever,
Deborah Kara Unger
is a wonder !

Edition DVD de MK2 pourrie.

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